Limiter l’exposition des riverains au bruit des transports passe souvent par des protections collectives : écrans acoustiques, merlons, couvertures partielles. Mais entre l’idée d’un mur antibruit et un ouvrage réellement efficace, durable et sûr, la chaîne de valeur est longue. Le bureau d’études acoustiques (BEA) en est le fil conducteur : il objective le besoin, dimensionne la solution, sécurise les choix techniques et accompagne la mise en œuvre jusqu’aux contrôles finaux.
Qualifier le besoin et hiérarchiser les solutions
En amont, le BEA caractérise l’environnement sonore : mesures in situ (trafic, topographie, météo), modélisation prédictive et cartographie des expositions. À ce stade, il compare les leviers : réduction à la source (vitesses[1], revêtements[2]), organisation spatiale (reculs, écrans paysagers/merlons), protections de façade. Ce cadrage permet de justifier le recours à un écran et d’en fixer des objectifs de performance réalistes (gain attendu, secteurs protégés, contraintes d’insertion et de sécurité). L’important est de fixer des choix proportionnés et documentés.
Dimensionner l’ouvrage : l’efficacité acoustique avant tout
Le dimensionnement vise un résultat acoustique (réduction des niveaux aux points sensibles) et non une simple « hauteur type ». Le BET acoustique optimise :
• la géométrie (hauteur, longueur, éloignement, continuité pour éviter les fuites latérales),
• l’interaction avec le site (talus, merlons, écrans combinés, transparence en partie haute pour préserver les vues),
• le caractère absorbant/réfléchissant et l’inclinaison des parements pour limiter les réflexions vers des récepteurs opposés.
Ces choix sont vérifiés par calculs et simulations, puis traduits en performances mesurables et vérifiables. Les dispositifs commercialisés doivent porter le marquage CE et déclarer leurs performances acoustiques et non acoustiques selon la norme NF EN 14388 (cadre général et marquage CE) et ses normes supports : performances en absorption et en transmission (norme NF EN 1793 parties 1 à 6) ; caractéristiques non acoustiques et sécurité (norme NF EN 1794 parties 1 à 3) ; durabilité (normes NF EN 14389 parties 1 et 2).
Sécuriser le cadre normatif et réglementaire des écrans acoustiques
Le bureau d’étude acoustique vérifie la conformité documentaire (rapports d’essais, déclarations de performance, classes revendiquées) et veille à ce que les performances exigées au marché soient pertinentes et contrôlables : pas de seuils « hors norme », des méthodes d’essai reconnues et des critères adaptés au contexte du site (durabilité, sécurité, maintenance). Ce socle commun de référence est indispensable pour une commande publique robuste.
Traduire l’ingénierie en pièces de marché
Aux stades de l’avant-projet, du projet Pro et du DCE, le BET acoustique transforme la solution optimale en exigences contractuelles : plans, profils en long et en travers, scénarios d’implantation, prescriptions d’interface (fondations, réseaux, visibilité, sécurité routière/ferroviaire), clauses de performance (classes acoustiques demandées, critères non acoustiques, contrôles). Il fournit un CCTP précis, ni trop prescriptif — laisser jouer l’offre produits — ni laxiste — éviter les litiges à la réception —, en s’appuyant sur le référentiel normatif et les recommandations du Cerema.
Suivre l’exécution et maîtriser les risques
En phase travaux, le bureau d’études acoustiques assiste la maîtrise d’œuvre pour :
• valider les plans d’exécution (continuités, occultations des interstices, détails pieds/culées),
• contrôler la conformité des produits livrés (marquage CE, déclaration de performance, traçabilité),
• prévenir les non-qualités acoustiques (discontinuités, décrochements, surfaces trop réfléchissantes en vis-à-vis).
Cette vigilance évite les « pertes d’efficacité », souvent invisibles à l’œil nu mais lourdes en décibels. Le guide du Cerema publié en 2022, pensé comme « outil technique complet et pédagogique », rappelle les grands principes et le contexte normatif propre aux écrans acoustiques. Les maîtres d’ouvrage pourront s’appuyer sur ce document pour cadrer ces bonnes pratiques tout au long du projet.
Réception, vérification et pérennité des écrans acoustiques
À la réception, le bureau d’études acoustiques prépare et supervise les vérifications : conformité aux classes annoncées (documents), conformité géométrique et qualitative et, si nécessaire mesures in situ selon la série NF EN 1793 pour apprécier l’efficacité réelle. Il formalise un plan de maintenance (nettoyage, végétalisation, inspections, pièces de rechange) pour conserver les performances dans le temps — un point explicitement mis en avant dans le corpus normatif de l’évaluation des performances à long terme, EN 14389).
Écrans acoustiques : le rôle clé du bureau d’études acoustiques
Le bureau d’études acoustiques relie ambition politique (réduction de l’exposition au bruit), exigence technique (dimensionnement et normes) et maîtrise opérationnelle (marchés, contrôles, maintenance). Sans cette brique d’ingénierie, le risque est grand d’édifier des ouvrages coûteux mais peu efficaces, voire non conformes. Bien accompagnés par l’ingénierie acoustique, les écrans deviennent de véritables investissements utiles, traçables et performants, au service des riverains et des maîtres d’ouvrage.
Comment Espace 9 vous accompagne dans vos projets d’insertion d’écrans acoustiques
Espace 9 conduit des diagnostics acoustiques in situ, élabore des scénarios d’implantation et modélise la propagation pour estimer les gains attendus des écrans antibruit. Nous proposons ensuite des plans d’action phasés, assortis d’indicateurs de suivi. Les mesures avant/après mise en service et un reporting compatible PPBE objectivent les arbitrages et garantissent la pérennité des performances.
Vous êtes gestionnaire d’une infrastructure de transports terrestres et vous souhaitez y insérer des protections acoustiques de type écran acoustique ou merlon ? Contactez-nous !